La Préparation mentale : un outil au service du dirigeant
28 décembre 2021
La préparation mentale et le monde de l’entreprise… 2 mondes apparemment que tout oppose, et pourtant…
Nous entendons lisons qu’il faut créer son entreprise, devenir maître de son avenir professionnel… La société renvoie l’image d’un chef d’entreprise fort qui contrôle son destin, enthousiaste et positif. Le capital santé des dirigeants constitue le premier actif immatériel de la PME ; par conséquent, sa santé et par écho ses habiletés mentales sont la pierre angulaire d’un fonctionnement pérenne. Dans ce sens, les choix stratégiques dépendent de leur sommeil, de leur capacité à gérer le stress, la pression et plus globalement leurs émotions.
Ces derniers, soumis à leur propre pression et celle de leur environnement, peuvent craquer, souvent en silence d’ailleurs, de peur d’alerter inutilement famille, salarié, client, banquier….
Les jeunes créateurs sont souvent soumis à des épreuves physiques et psychologiques dans la conduite et le développement de leurs affaires. Pour autant, l’observatoire AMAROK, remarque que les dirigeants des PME, commerçants accordent peu de temps et d’intérêt à leur santé.
Véritable homme-orchestre, le chef d’entreprise a souvent fait de son projet professionnel son projet de vie. La plus grande nocivité vient des petits tracas du quotidien qui usent considérablement ses ressources. En effet, il est enjoint d’agir en permanence dans sa vie privée et dans sa vie professionnelle. L’angoisse de la création et des responsabilités sont conditionnées par la capacité de l’entrepreneur à résister à la pression. Diriger exige un engagement important en temps et en énergie, souvent au détriment des activités familiales et de loisirs…
Face à une difficulté, au spectre du burn-out ou tout simplement à un rythme de vie effréné malmenant l’équilibre, le chef d’entreprise soucieux de son temps et de sa santé recherche un accompagnement concret visant son développement.
Psychologue du travail en libérale et préparatrice mentale, nous avons vu depuis quelques années augmenter les demandes d’accompagnement individuel et collectif. Certes la psychologie a encore de beaux jours devant elle, mais ce n’est pas la psychologue qu’ils viennent chercher mais une réponse plus concrète et plus rapide à des questionnements du quotidien.
La question du pourquoi tant recherché par les psychologues laisse la place belle au comment, plus facilement compatible avec les contingences de l’entreprise ; la question sous-jacente est également celle de la rentabilité de l’investissement temporel. Ne dit-on pas « le temps, c’est de l’argent » ?
Alors intéressons-nous aux profils de ces nouveaux clients, patients, … laissez-nous préférer le terme simple et générique de personnes.
Ce témoignage est à considérer comme une expérience que nous vous livrons, ni plus, ni moins.
Le chef d’entreprise qui s’adjoint un préparateur mental a le profil suivant :
- 1 femme pour 10 hommes
- Personne qui a entre 40 et 50 ans ; sa demande fait suite à une rupture personnelle ou professionnelle (majorité des cas)
- Profil haut potentiel, hyper actif
- Pas ou peu diplômé souvent autodidacte
- Une blessure personnelle impactant la confiance en soi, l’image de soi
- Souvent un syndrome de l’imposteur : également appelé syndrome de l’autodidacte, induit une forme de doute maladif chez les personnes qui en sont victimes. Ces doutes les incitent à nier la propriété de tout accomplissement, qu’il soit professionnel ou privé.
En France, la voie entrepreneuriale reste encore une possibilité de réalisation de soi lorsqu’on a peu ou pas de diplôme. Selon les personnes rencontrées, le fait d’être autodidacte avec un bon bagout relationnel et une grosse force de travail restent encore les meilleurs alliés pour se réaliser. Ils sont intelligents, nous parlons de cette intelligence qu’on nomme bon sens, doté d’un excellent relationnel, d’une incapacité à concevoir l’échec et d’une créativité hors norme. Nombre d’entre eux arrivent en rendez-vous avec des cahiers, des schémas, des articles ou des morceaux de feuilles de restaurant où les projets sont griffonnés au gré de leurs vagabondages cérébraux.
Au niveau psychologique, nous retrouvons une histoire personnelle émaillée par un ou des évènements de vie ayant ébranlé la confiance en soi. Il en découle une construction du monde bien particulière, ou pourrait-t-on dire des habiletés mentales orientées vers la recherche de solution. Concrètement, pas d’autre choix que de s’en sortir.
Au vu de la description de ce profil, nous pouvons nous interroger sur les motifs de rendez-vous. Et bien cette fameuse fracture de confiance en soi… l’hyper investissement émotionnel, la fatigue, la foultitude de projets et ce cerveau qui ne cesse de penser, n’arrive pas à combler ces questions existentielles : « Suis-je à la hauteur ? Ai-je fait les bons choix? Quid de l’équilibre avec ma vie de famille et ma santé ? Comment être plus performant tout en maintenant ma santé…? » Car oui, c’est souvent le spectre du burn out de l’épuisement professionnel qui est sous tendu par un épuisement cognitif et émotionnel qui amène ces chefs d’entreprise à oser frapper à la porte d’un cabinet.
Egalement et malheureusement, la chute via le dépôt de bilan renvoie aux doutes : qui suis-je dans cette rupture professionnelle au vu du coût investissement/rétribution personnelle ? Le parallèle avec les sportifs arrêtés par une blessure ou une fin de carrière est alors assez évident.
La question de la baisse des performances se matérialise par des mauvaises prises de décision, des troubles du sommeil, une irritabilité et disons-le, par moments, une prise de produit dopant, quelle que soit sa forme.
L’enjeu pourrait s’apparenter à comment rétablir l’équilibre pour maintenir voire augmenter mes performances tout en maintenant ma santé et ma famille.
Concrètement, comment se déroule un accompagnement ? Il convient de bien comprendre cette histoire personnelle et de rechercher la faille en terme de confiance en soi. Quelle que soit la demande, cette question mérite toute notre attention. Bien souvent elle est la racine du mal. Puis par le biais de schémas, type carte mentale nous réalisons un diagnostic. Nous complétons ces cartes mentales par des tests spécifiques et l’addition des 2 parties nous offrent une photo de la personne qui sera la base de l’accompagnement.
Nous tenons à décentrer la personne du cognitif, c’est à dire de la pensée, pour la ramener à des choses plus intuitives au travers de son corps (relaxation, méditation, respiration, exercices créatifs).
Sous couvert du verbe « oser », nous accompagnons la personne vers la gestion des peurs et plus globalement la question émotionnelle.
Après cette phase de prise de conscience de diagnostic, nous établissons un programme d’accompagnement où la personne est actrice et responsable de son projet.
Nous œuvrons à fournir l’ossature méthodologique, à créer avec elle les outils médiateurs de compréhension, mais c’est elle qui par la réalisation des exercices prend pleinement en main son accompagnement. Ce dernier est jalonné à raison d’un rendez-vous tous les 15 jours, chaque séance a son objectif et ses exercices associés. Un livret d’accompagnement et une évaluation régulière de l’avancée sont garants de la bonne démarche.
La préparation mentale d’un chef d’entreprise passe donc en revue 4 piliers essentiels qui sont : l’alimentation, les ressources, le sommeil et les liens sociaux.
Quels résultats peut-on attendre ? La définition d’une ligne directrice permettant de maintenir l’équilibre vie pro et vie perso, le développement d’habiletés cognitives et émotionnelles qui sont le garant de prises décisions adéquates, l’éloignement du spectre du burn-out et osons le dire du bien-être, voire de la sérénité avec une requalification de la place du travail.
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